Effets létaux

Indépendamment des mortalités causées par les effets de souillure et d’engluement, certains constituants des pétroles sont toxiques pour les végétaux et animaux marins. Cette toxicité peut être aiguë, entraînant la mort rapide de l’organisme exposé par contact ou ingestion, ou en causant une perturbation grave des fonctions de base. La toxicité différée intervient lorsque la capacité de survie de l’organisme est diminuée. C’est-à-dire lorsqu’il y a une réduction de sa résistance au stress ou à une agression biologique (maladies, parasites, prédateurs).

La toxicité aiguë est mesurée par la dose létale 50 (DL50) qui correspond à la dose susceptible de tuer 50 % des animaux auxquels elle est administrée pendant une durée donnée. Cette expression de la toxicité s’explique par le fait que tous les individus d’une même espèce n’ont pas exactement la même sensibilité pour un toxique. La DL50 mesure la sensibilité moyenne de l’espèce.

De nombreuses études ont été menées en laboratoire pour déterminer les composants les plus toxiques d’un pétrole. Ce sont essentiellement les composés aromatiques (hydrocarbures aromatiques polycycliques ou HAP), assez solubles et de ce fait, rapidement disponibles pour les organismes marins.

L’agitation du milieu représente un facteur non négligeable dans l’évolution des concentrations en composés aromatiques. Sous de faibles conditions de turbulence, seuls les plus solubles entrent dans la masse d’eau, les autres sont intégralement évaporés avant d’avoir pu se dissoudre dans l’eau. Par forte agitation, des composés volatils moins solubles seront également introduits dans la colonne d’eau.

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont des contaminants présents partout dans l’environnement marin, d’une part, à cause de leur stabilité importante et, d’autre part, en raison de la multiplicité de leurs sources (brûlage de combustibles, industries diverses, incinération des déchets...). Ils sont considérés comme des contaminants prioritaires des écosystèmes tant terrestres que marins pour leurs potentialités cancérigène et mutagène. Leur toxicité résulte de la formation de métabolites (époxydes, diols) par les organismes, qui se lient à l’ADN et entraînent des dysfonctionnements.

 


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